Mecquoise ; 5 versets
Au nom de Dieu, le Tout miséricorde, le Miséricordieux
(1) * N'as-tu pas vu ce que Ton Maître fit des Gens de l'Eléphant ?
(2) n'a't'Il pas plongé leur stratagème en plein fourvoiement ?
(3) Contre eux Il envoya des oiseaux par vagues
(4) leur lança des pierres en fait de sceau
(5) Il les rendit pareils à un chaume dévoré
C'est là un bienfait d'entre tant d'autres que Dieu fit descendre en faveur des Quraych : L'Abyssin Abraha voulut par une expedition détruire la Ka'ba, mais il fut vaincu sévèrement par les oiseaux envoyés par Dieu.
Les faits : Abraha al-Achram, raconte-t-on, construisit une grande église à Can'â, dans le but d'en faire un lieu de pèlerinage, à la place de la Ka'ba. Il appella dans son royaule à genre de pèlerinage. Ce qui provoqua la colère des Arabes, notamment les Quraych, si bien que les jeunes quraychites se déplacèrent à Can'â pour incendier l'église. Abraha marcha alors sur la Mecque, à la tête d'une armée imposante, comprenant des éléphants qui, dit-on, étaient au nombre de treize.
Quand les Arabes furent informés de cette agression imminente, ils jugèrent que la situation était très grave. Un notable yéménite, appellé Dhu-nafar sortit avec son peuple combattre l'armée d'Abraha, mais il fut vaincu. Dans le pays de Khutha'm, Nufayl b. Habîb al-Kutha'my et son peuple barrèrent la route à Abraha et lui livrèrent combat, mais ils furent vaincus. Dans le pays d'at-Ta'if, les Taquîf optèrent pour l'aménité avec Abraha, par peur pour la maison où se trouvait leur idole al-Lât. A son arrivée à al-Maghmas, près de la Mecque, l'armée d'Abraha installa son camp, pour confisquer ensuite un troupeau de chameaux et d'autres bêtes appartenant aux Mecquois. Abraha envoya Hanâta al-Himyary en tant qu'émissaire et lui recommanda de ramener le plus noble des Quraych, après lui avoir dit que les Abyssins n'avaient pas l'intention de combattre, sauf quand on s'interposerait entre eux et la Ka'ba. L'émissaire entra à la Mecque, on lui montra Abdalmuttalib b. Hâchim. Il transmis à ce dernier le message d'Abraha. Abdalmuttalib dit alors : "Par Dieu, nous ne voulons pas le combattre. Et puis pour cela, nous n'avons pas de force. C'est là la demeure sacrée de Dieu, la demeure d'Abraham, Son Intime ami. Si Dieu l'en empêche, c'est qu'elle est Sa demeure, Son sanctuaire" (...) Abdalmuttalib alla trouver Abraha. Il lui demanda de lui rendre ses chameaux confisqués. Abraha dit : "Me parles-tu au sujet de 200 chameaux qui t'appartenaient et que j'ai capturés, pendant que tu abandonnes une demeure qui est pourtant ta religion, la religion de tes ancêtres ? Je suis venu pour la détruire, et toi tu ne parles pas de cela !" Abdalmuttalib dit : " Moi je suis le maître des chameaux. Tandis que le Demeure a un Maître qui la protège." Après quoi, Abdalmuttalib revint aux Quraych, pour leur ordonner de sortir de la Mecque et de se protéger dans les montagnes environnantes. Ensuite, il s'en alla tenir l'anneau de la porte de la Ka'ba. Ayant terminé leurs invocations, ils se replièrent sur les montagnes.
Au matin, Abraha donna l'ordre d'investir la cité : alors l'éléphant refusa de se lever. On le dirigea vers le Yémen : il se leva, en se précipitant. On le dirigea vers le levant : il fit la même chose. Quand on le dirigea vers la Mecque, il s'assit. Dieu envoya alors sur eux des oiseaux venant du côté de la mer. Chaque oiseau tenait un caillou dans son bec et deux autres dans ses griffes. Les cailloux étaient à la semblance du pois chiche et de la lentille. Chaque caillou qui touchait un Abyssin le tuait. Alors les Abyssins prirent la fuite. Abraha mourut à Khutha'm, sur le chemin du retour parce qu'il a été touché par les cailloux divins.
Ubayb b. Umayr : Les oiseaux vinrent au-dessus de leurs têtes, se rangèrent puis poussèrent des cris et lachèrent ce qu'ils portaient dans leur bec et leurs griffes. Ce qui tombait alors sur la tête d'un homme en sortait de son séant, et ce qui tombait sur une partie du corps sortait de l'autre côté.
Ainsi donc, Dieu vainquit les Abyssins, fit retourner contre eux leur stratagème et leur haine, en anéantissant la plupart d'entre eux, et en laissant en vie quelques blessés qui informèrent de la débâcle.
L'Envoyé (sallallahu alayhi wa sallam), rapporte-t-on, a dit le jour de l'ouverture de la Mecque : "Dieu a empêché l'éléphant d'attaquer la Mecque, ensuite Il a donné pouvoir sur elle à Son Envoyé et aux croyants. Mais son caractère sacré s'est retabli aujourd'hui comme son caractère d'hier. Que le présent informe l'absent."